Tout public à partir de 3 ans
Salle et lieux couverts
Défilé optimiste de machines presque abouliques
Normalement, les machines, ça sert à quelque chose.
C’est même leur unique raison de vivre.
Dès leur plus jeune âge, elles sont formées et formatées pour délivrer les humains de tâches harassantes et mauvaises pour les tendons, avec pour seules
exigences un peu d’énergie et un peu d’attention. Comme tout un chacun, elles n’ont pas choisi d’exister ni demandé à travailler. Elles sont là, dociles, et travaillent sans relâche et sans
revendication en tous lieux et en toutes saisons. Un jour pourtant, des machines plus nouvelles arrivent en klaxonnant, toutes options dehors, et les déjà vieilles encore vaillantes sont alors
mises au placard, ou même jetées là-bas hors des yeux et loin des mains, brusquement.
Et puis il y a celles qui marchent très bien pour ne rien faire ou pour faire des choses dont personne n’a besoin, dont la vie est si déconsidérée que
leur avenir est sans espoir.
Dépassées par les événements, abîmées au fond d’une solitude grippée, les machines oubliées deviennent mécaniquement inertes, tristes et
abouliques.
Quelques unes d’entre elles, souhaitant se faire entendre, ont monté le collectif Bilbilifou afin de nous montrer que leurs savoir-faire hors normes et
leurs performances à couper le beurre sont capables de nous émouvoir sans résultats chiffrés ni productivité. Exploit !
Soyons-en sûr, elles sont plus sensibles que ce qu’on aime en penser et bien moins limitées que ce qu’en disent leurs notices extraterrestrement mal
traduites.
Comme nous avertit tendrement leur douce ambassadrice métallique: « le regard exclusivement utilitariste que vous, humains, portez sur nos
fragiles existences, changera un jour de panne».